Medias télé et jeux-vidéo : une Jean-Pierre-Pernaulisation continue.
Ali Badou, c'est le dernier présentateur en date à dénigrer le jeu-vidéo en s'étonnant de l'engouement que peut provoquer un évènement comme l'E3 2013, que les connaisseurs pourront pourtant qualifier d'historique.
A l'heure où il n'y a jamais eu autant de joueurs et joueuses régulières, le PAF ne se met toujours pas à la Page.
Les audiences de Nolife, dont l'obtention fut un sacerdoce, attestent pourtant du potentiel médiatique, au moins chez les 15-34, si ce n'est bientôt plus.
Et pourtant, digne d'un "journal du hard..ware", le pan entier d'une économie continue d'être traité de manière confidentielle, la chose n'ayant que peu évolué depuis feu-microkids sur France 3. Hormis la chaîne Nolife, et de manière decresendo Gameone, le traitement du jeu-video se fait par de rares rendez-vous hebdo, d'à peine 26mn.
Le groupe Canal, pourtant détenu par Universal et donc lié à Activision, ne concède ainsi qu'à peine 15 mn de JV, sans c esse décalées sur la grille des programmes, dorénavant juste après "l'équipe du dimanche", association là-encore clichée qui veut que le fan de foot est forcément fan de jeu-vidéo.
Las, je suis las d'entendre les sempiternelles remarques sur la violence des jeux, et sur la montée de la gent féminine chez les gamers. Ce sont à peu près les deux seuls sujets traités.
Je me remémore encore la vaine tentative de Davy MOURIER invité au grand journal, d'expliquer que GTA IV est au jeu vidéo ce que pourrait être la filmographie de Scorcese au 7ème art : une plongée violente certes, mais mature et non-dénuée de sens dans le banditisme.
La TNT n'est pas en reste : justifiant leur candidature auprès du CSA pour "apporter de nouveaux contenus culturels", les chaînes préfèrent se risquer à des rediffusions de Mac Gyver ou autres, plutôt que d'essayer de parler d'un media tout sauf confidentiel, d'une culture -oui j'ai osé le mot- numérique. DirectStar aura eu la "gentillesse" de compromettre gameblog dans une émission que j'éspère au cahier des charges lourdement imposé : l'émission aura duré à peine un an. Sans doute la frénésie de changement de case horaire aura été un des ingrédients principaux du boullion de onze heures de cette émission...
Quant à Canalsat, à l'heure où equidia se multiplie en deux canaux, et à celle où d'autres chaînes plus farfelues les unes que les autres se développent, on a seulement droit pour la modique somme de 24€ à gameone, chaîne d'office introduite en catégorie "jeunesse" dans les promos du bouquet.
Avec le recul, on peut même conclure que sur les chaînes historiques, plus le nombre de joueurs grandit, moins le jeu-vidéo bénéficie de temps d'antenne.
Mais il ya le web et la presse me direz-vous ! Et bien non, il n'y a plus la presse, ou presque. Et ce n'est pas le sujet. L'offre télévisuelle se doit de représenter les arts numériques. Dois-je ressortir mes vhs de télévisator 2 pour satisfaire ma faim ?
Quel est le rapport avec Jean-Pierre Pernault ? Le PAF a une vision terroir du jeu-vidéo, cramponnée sur des avis séculaires, appuyée par les seuls invités qu'il daigne inviter pour les jeux : des pédopsychatres autoproclamés spécialistes, ou le lobby Famille de France, dont il serait judicieux de retracer l'historique extrémiste avant de leur accorder le moindre crédit.
Quand on sait les difficultés dont a du faire face la chaîne Nolife pour émettre, le désaveu opéré par Canalsat sur la chaîne Gameone à l'époque post "C:" , comment ne pas fustiger le Conseil -autoproclamé là-encore- Supérieur de l'Audiovisuel ?
Chers PAF et CSA, quand admettrez-vous que l'ère "protégez vos chères têtes blondes de ce qui vient d'Asie" est révolue ? Quand vous "risquerez-vous" à contenter des millions de joueurs en mal d'émissions et d'actus JV ?